En ce moment où l'on décerne des tas de titres (fin décembre, pour ceux qui liront ce mot en avril) je me décerne celui de l'homme le plus nul de l'année de mon quartier et pourtant il y a de la concurrence.
J'ai des tas de raisons personnelles de m'octroyer cette charge, mais il m'est arrivé deux micro-aventures dans la même journée qui me confortent sur la justesse de cette distinction. R'miste nullatre que je suis, je ne tomberai jamais sur une fée et il ne m'arrive que des rencontres de "merdes", 1000 excuses pour ma trivialité.
Il était midi, je rentrais à pied, une baguette doublement étêtée en main, un trottoir, une ruelle en sens unique que je remontais à contresens de celui des voitures, le décor est planté. Une fourgonnette s'arrête à ma hauteur, le chauffeur me hèle, je m'approche, il ouvre la bouche, un coup de Klaxon couvre ses paroles. Il provient de l'auto derrière le fourgon, une Golf noire à vitre teintée.
Je me retourne pour dire au klaxonneur, que ce n'est qu'une demande de renseignement que ça va pas durer.
Le chauffeur-livreur me demande où est l'école maternelle. Je veux lui indiquer qu'elle se trouve juste au bout de la rue dans laquelle on se trouve. Mais il n'entend rien parce que l'autre derrière klaxonne de toutes ses forces.
Je crie : "Oh, deux secondes s'il vous plaît!".
J'entends une porte qui claque et un mec qui hurle en s'approchant, "je vais te casser la tête si tu ne te tires pas". Il me tutoie et me menace comme le ferait le premier flic venu lors d'une banale garde à vue.
Je à lui : Il demande simplement où est l'école?
Lui à moi : Ta gueule, je suis pressé moi.
Je à lui : Il demande juste ou se trouve l'école. Et puis, pourquoi vous me tutoyez, on se connaît?
Sa copine hurle dans la voiture: "Viens on s'en va, il a rien fait..." La prochaine baffe sera pour elle. En attendant, il continue son cinéma. Sur son pare-brise est collé un autocollant, Sapeur pompier.
Il avance menaçant, je ne bouge pas, je reste stoïque, je ne sais pas pourquoi. Je ne vais pas partir lâchement en courant, je l'affronte. La trentaine, les cheveux ras, des muscles un peu partout, on appelle ça un "mocot" en patois toulonnais.
Lui à moi :Je vais te massacrer!
Le fourgon reprend sa route.
Lui à moi : T'as de la chance.
Je à lui : Connard!
Sa femme à lui : laisse-le.. Hiiiiiiiiii
Lui à moi : T'as vraiment de la chance et il rentre dans sa Golf noire à vitre teintée et démarre en trombe.
Il fait 50 mètres, je me retourne, faisant semblant de mémoriser son numéro de plaque (afin de l'impressioner, quoique?), il stoppe et enclenche la marche arrière. J'imprime les trois lettres de sa plaque et je repars. Il freine et repart dans le bon sens. Vite, je m'arrête et regarde encore dans sa direction. Il stoppe à nouveau, je vois ces feux de recul qui s'éclairent, c'est vraiment un mec lamentable.
Il faut voter, Inscrivez-vous, je vois et j'entends ces conseils de partout et sur l'affiche dans cette rue, ça vote pour qui ce genre de mec? Est-ce vraiment important qu'un mec pareil vote? Est-ce vraiment une avancée pour la démocratie?